mardi 8 janvier 2013

News : Alzheimer et mémoire sémantique


ALZHEIMER: Les troubles sémantiques prédictifs de la maladie

Cette étude du North Shore-Long Island Jewish (LIJ) Medical Center (New York) montre que de légers troubles cognitifs peuvent être repérables chez les personnes qui finiront par développer la maladie d'Alzheimer. Mais pas n’importe quel trouble de la mémoire. Les auteurs définissent, ici, dans l’édition de décembre de l'American Journal of Psychiatry, des troubles typiques, du traitement et de la mémoire de l'information sémantique.
Jusqu’à maintenant, les études portant sur les troubles cognitifs légers (MCI : Mild Cognitive Impairments) précédant la maladie d'Alzheimer se sont cantonnées aux troubles de la mémoire de court terme. Cette étude suggère que les personnes en « passe » de développer la maladie d'Alzheimer vont connaître de manière très précoce des problèmes tôt dans le traitement de l'information sémantique ou liée à la mémoire sémantique, c’est-à-dire la « base » dans laquelle l'individu stocke ses connaissances générales. Par opposition à la mémoire épisodique qui stocke le souvenir des événements vécus avec leur contexte. Ces premiers troubles « sémantiques » légers pourraient déjà avoir des implications importantes dans la vie quotidienne, bien avant le diagnostic de la maladie.
Le Pr Terry Goldberg, professeur de psychiatrie et de sciences comportementales à la Hofstra North Shore-LIJ School of Medicine explique que si les cliniciens ont observé ces autres types de problèmes cognitifs chez les patients, aucune étude ne les avait évalués de manière systématique. Il donne un exemple, une sorte de perplexité face la plus simple des tâches. Les gens atteints de ces troubles légers annonciateurs auraient des difficultés à accéder à certains types de connaissances et présentent des déficiences sémantiques spécifiques qui n’avaient pas été identifiées auparavant.
Pour tester le système de traitement sémantique, le Dr Goldberg et ses collègues avaient besoin d'une tâche de test qui ne comporte pas de réponse verbale. Cela n’aurait fait que compliquer l’analyse et l'interprétation des résultats.
Les chercheurs ont donc décidé de tester la capacité d'une personne à utiliser l'information sémantique pour porter des jugements contradictoires entre deux ensembles de faits. «Si vous demandez à quelqu'un ce qui est plus gros, une clé ou une fourmi, ils sera plus lent à répondre que si vous lui demandez ce qui est plus gros, une clé ou une maison», explique le Dr Goldberg. Plus la différence de taille est importante entre 2 objets, plus une personne est capable faire rapidement la différence.
L’étude a porté sur 25 patients souffrant de troubles cognitifs légers, 27 patients atteints de la maladie d'Alzheimer et 70 personnes sans trouble cognitifs.
Les auteurs constatent de grandes différences entre les sujets sains et les patients atteints de MCI et d’Alzheimer. En synthèse, « le traitement sémantique a été corrompu », explique le Dr Goldberg. Car concrètement les patients atteints de troubles cognitifs légers et a fortiori d’Alzheimer mettent plus de temps à identifier des différences de petite taille. Le même test, avec des images, montre que le problème persiste quand la fourmi est représentée de la même taille que la maison. Enfin, les patients atteints de troubles légers viennent se situer, dans les scores, à mi-chemin entre les patients sains et atteints d’Alzheimer.

La mémoire sémantique en cause: Ce système sémantique endommagé aurait de plus, des effets néfastes sur les fonctions de tous les jours. Le traitement sémantique situé dans le lobe temporal gauche est organisé en réseaux qui reflètent les différents types de parenté ou d'association entre les informations, acquises souvent après de nombreuses répétitions et apprentissages. Il serait possible, selon les chercheurs de renforcer ces liens sémantiques de traitement par des formations. C’est bien la mémoire sémantique et non épisodique qui ralentit le patient et ce sont les problèmes sémantiques qui s'aggravent au fur et à mesure que la maladie progresse. Un expert qui commente, dans la même revue, cette étude parle même d’une dégradation de l'intégrité des connaissances sémantiques.
Source: American Journal of Psychiatry Dec 2012doi: 10.1176/appi.ajp.2012.12030383 

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